L’égalité des sexes n’est pas seulement un droit fondamental à la personne, elle est aussi un fondement nécessaire pour l’instauration d’un monde pacifique, prospère et durable.
Des progrès ont été réalisés au cours des dernières décennies. Davantage de filles sont scolarisées, moins de filles sont contraintes de se marier précocement, davantage de femmes siègent dans les parlements et occupent des postes de direction, et les lois sont réformées afin de faire progresser l’égalité des sexes.
En dépit de ces avancées, de nombreux défis subsistent : les lois et les normes sociales discriminatoires restent omniprésentes ; les femmes restent sous-représentées à tous les niveaux du pouvoir politique ; et, 20 % des femmes et des filles âgées de 15 à 49 ans ont subi des violences physiques ou sexuelles de la part d’un partenaire intime sur une période de 12 mois.
Avec la propagation de la pandémie de COVID-19, même les progrès limités obtenus en matière d’égalité des sexes et de droits des femmes pourraient être réduits à néant. La COVID-19 creuse des inégalités déjà existantes dont souffrent les femmes et les filles dans tous les domaines, de la santé à l’économie, en passant par la sécurité et la protection sociale.
Par ailleurs, les femmes remplissent un rôle prépondérant dans la lutte contre le virus, notamment en tant que travailleuses de santé de première ligne et en tant que dispensatrices de soins au sein des familles. La charge des soins non rémunérés s’est accrue : les enfants ne vont plus à l’école et les personnes âgées ont besoin d’aide plus que jamais. Les femmes sont également plus durement touchées par les conséquences économiques de la COVID-19, car elles occupent plus souvent des emplois moins sûrs que les hommes. Près de 60 % des femmes travaillent dans le secteur informel, ce qui les rend plus susceptibles de sombrer dans la pauvreté.
La pandémie a également entraîné une forte augmentation de la violence à l’égard des femmes et des filles. En raison des mesures de confinement prises par les administrations, de nombreuses femmes sont forcées de se confiner chez elles avec leur agresseur. Or, les services qui sont censés leur apporter une aide sont perturbés ou inaccessibles. Selon les nouvelles données disponibles, depuis le début de la pandémie, la violence faite aux femmes et aux filles, et en particulier la violence domestique, s’accroît.